Participant de la Pitch Session de la 13e Conférence TechnoArk de Sierre, Nicolas Délétroz a su capter l’intérêt avec le projet SanTour et son application en cours de développement. Ce projet ambitionne de rendre la pratique de la randonnée plus connectée, plus encadrée et plus sociale. Il est issu de la collaboration et d’une vision commune de partenaires industriels, touristiques et académiques (l’entreprise Kinitic à Delémont, Val d’Anniviers Tourisme et les instituts tourisme, informatique et santé de la HES-SO Valais Wallis).
Questions-Réponses avec Nicolas Délétroz.
Swiss Digital Health : Quel est votre concept ?
Nicolas Délétroz : SanTour dont l’acronyme fait référence à la santé et au tourisme, se matérialise par une application mobile qui va se greffer sur celle déjà existante et proposée par la société Kinitic, partenaire du présent projet. Pour aller au-delà du réseau social de partages d’itinéraires, la plus-value de SanTour réside dans le fait que des propositions pertinentes seront faites à l’utilisateur en termes de parcours de randonnées adaptés à ses préférences et son niveau de forme.
A la première connexion, l’utilisateur remplit un questionnaire qui s’articule sur deux axes : son profil santé et ses préférences. Après avoir répondu à quelques questions permettant de cerner son niveau de forme physique et son aptitude à la marche, l’utilisateur va renseigner la plateforme sur les types de chemins qu’il préfère. A l’issue du questionnaire l’utilisateur accède à son bilan qui, en fonction de la destination choisie, permet à SanTour de lui proposer une liste hiérarchisée de parcours adaptés à ses capacités ainsi qu’à ses attentes et préférences.
Au terme de chaque parcours, le randonneur est invité à donner un feedback via l’application. Régulièrement alimentée par ces nouvelles informations, la plateforme peut ainsi améliorer et affiner au fil du temps ses recommandations.
SDH : Pourquoi vous être lancé dans ce projet ?
ND : Avec la prise de conscience collective de l’importance de préserver son capital santé, une tendance globale se dessine. La randonnée est très populaire notamment en raison du lien qu’il existe dans l’esprit des gens entre sa pratique et la perception des bénéfices que cette activité apporte au niveau du maintien d’une bonne forme physique.
Les questions soulevées par la signalisation ont aussi joué un rôle déterminant dans notre décision de lancer ce projet. On sait d’expérience et sur la base d’études réalisées que le degré et la qualité de l’information touristique conditionnent directement la participation du visiteur dans la destination. Ramenées à la randonnée, des informations comme la disponibilité d’hébergements et d’autres prestations touristiques (restauration, transport, activités, etc.) sont tout autant importantes que la praticabilité et les caractéristiques techniques du sentier.
L’aspect technologique et son appropriation au quotidien par le plus grand nombre a également guidé nos réflexions. Toutes générations confondues, les gens sont de plus en plus enclins à recourir à leur smartphone avant, pendant et après leurs visites ou activités notamment pour optimiser l’expérience qu’ils en retirent. Il existe donc des attentes en termes de renforcement de la connectivité, communication, consommation et co-création de contenu auxquelles nous souhaitons répondre avec SanTour.
Enfin il ne faut pas oublier l’opportunité de travailler avec SNUKR (Ndlr : un réseau social de partage d’itinéraires pour les randonneurs) développé par l’entreprise Kinitic qui, grâce à sa base solide et déjà éprouvée, constituait un excellent point de départ pour atteindre les objectifs de SanTour.
SDH : Que souhaitez-vous apporter comme expérience à vos utilisateurs ?
ND : Nous souhaitons que SanTour soit perçu comme un outil incontournable qui maximise l’expérience des utilisateurs lorsqu’ils planifient, effectuent ou encore partagent leurs itinéraires de randonnées. La certitude de sélectionner des parcours en adéquation avec leur niveau de forme, la garantie d’accéder à une information exhaustive (technique, touristique), récente et pertinente ainsi que la possibilité d’échanger au sein de communautés d’intérêts sont autant d’éléments complémentaires qui constituent la singularité de l’expérience que nous entendons délivrer aux adhérents de SanTour.
SDH : Avec quels bénéfices pour la santé ?
ND : Avec le développement des objets connectés (smart watch, smart T-shirt, etc.) les avantages offerts aux utilisateurs pourront encore s’enrichir. Synchronisés à SanTour ces « wearables » vont permettre à l’utilisateur d’avoir accès aux données agrégées d’autres utilisateurs et ainsi lui fournir un encadrement de plus en plus précis. Il s’agit de tendre vers un cercle vertueux. Au fur et à mesure que l’adhérent va utiliser SanTour l’application va mieux cerner son profil et sera donc en mesure de lui proposer des randonnées qui correspondent davantage à ses attentes.
SDH : Quel est le profil type de votre utilisateur ?
ND : Il n’y a pas de profil type car nous voulons que SanTour puisse s’adresser à tous les randonneurs ! Aussi bien un amateur avisé en quête de performance, mais qui ne néglige pas les aspects sécuritaires, que des touristes souhaitant découvrir une nouvelle région ou encore un groupe d’amis en quête d’excursion devraient y trouver leur intérêt.
SDH : Quelles sont les prochaines étapes du projet ?
ND : Le prototype d’application développé par l’institut informatique de gestion devra faire l’objet de tests avec des utilisateurs sur les cinq sentiers qui ont constitué la base de ce travail de recherche appliquée. Etant donné qu’il s’agit de chemins situés en altitude, ces tests auront lieu en début de saison d’été 2018.
Vous pouvez retrouver tous les détails de cette présentation sur le site de Klewel : Projet SanTour
Propos recueillis le 26 janvier 2018 lors de la Conférence TechnoArk à Sierre