Swiss Digital Health vous propose une série d’articles à la découverte de la santé digitale sur le continent nord-américain. A l’occasion d’un voyage d’échanges à fin octobre 2017, Sébastien Mabillard, CEO de Swiss Digital Health, a rencontré bon nombre de personnalités du domaine. Il partage avec vous son journal de bord, qui vous permettra de découvrir de bonnes pratiques et des installations de référence.
Avec ses 3,4 millions d’habitants (6,2 pour son agglomération), Toronto est la première ville du Canada et la 5e d’Amérique du Nord en terme démographique. Ce grand bassin de population est un terreau fertile pour initier et développer des solutions innovantes de santé digitale. C’est sur celui-ci que travaillent notamment MaRS Discovery District et St. Elisabeth Health System, qui ont accueilli Swiss Digital Health.
La province d’Ontario dispose d’un « Chief Health Innovation Officer (CHIO) ». Ce poste, nouvellement créé, a pour objectif de faire le lien entre le terrain (professionnels de santé), l’économie et la politique. Six personnes travaillent avec ce CHIO. Cette équipe dédiée à l’innovation en santé a aussi pour vocation de gérer des interactions entre le système de santé et les technologies médicales.
Recherche, business et éducation sous un même toit
L’innovation dans la santé est donc « institutionnalisée » dans la région de Toronto, mais elle est également bien présente sur le terrain, par exemple grâce à l’action de MaRS Discovery District. Il s’agit d’une agence d’innovation pour la région de Toronto et de l’Ontario. Recherche, business et éducation s’y mêlent avec succès.
MaRS soutient notamment les start-up du domaine médical. Cela se fait de manière adaptée. Par exemple, dès que le chiffre d’affaires atteint le million, le soutien – focalisé sur le développement d’affaires – s’intensifie pour être en adéquation avec les objectifs et défis de la start-up. Plus de la moitié des entreprises de santé accompagnées par MaRs ont un focus digital. Les autres sont plutôt actives dans les biotechnologies ou encore les medtechs.
MaRS prédit une santé digitale décentralisée, personnalisée, prédictive et habilitée à agir. Pour y arriver, certains défis seront à relever comme :
- L’acquisition de données ;
- La gestion de ces données ;
- Le financement ;
- L’état d’esprit et la culture des acteurs du domaine.
MaRS développe ainsi un programme « procurement by codesign », mais également une plateforme de données santé, baptisée MyHealth. L’objectif est de fournir ces données aux personnes basées en Ontario et aux innovateurs, afin de leur permettre de développer de nouvelles solutions. C’est notamment le cas de l’initiative Digital Health Ontario.
Groupe dédié à l’innovation
St. Elisabeth Health System est un autre exemple d’innovation dans la santé en Ontario et au Canada. Cette organisation à but non lucratif délivre des services de santé à la population, généralement à domicile. Plus de 9000 personnes y travaillent.
Erik Landriault, directeur de l’innovation, nous a reçus sur place. L’entité dispose d’un groupe dédié spécifiquement à l’innovation. Pas moins de 25 personnes y sont actives. Leurs activités touchent aussi bien les aspects techniques (application et plateforme) que de design (services, processus, applications…) ou de validation et de déploiement des innovations sur le terrain.
Innovation interne et externe
Chez St. Elisabeth Health System, l’innovation part de la base, des donneurs de soins. Une fois par mois, les parties prenantes se réunissent pour définir les besoins, sous l’égide de l’unité d’innovation interne. « Pour répondre aux besoins exprimés lors de ces réunions, des programmes internes spécifiques sont lancés », selon Erik Landriault.
L’un d’entre eux concerne les soins infirmiers. Pas moins de 25 personnes, généralement les « champions », celles et ceux qui veulent faire avancer les choses, prennent part à ce programme. « Leur rôle est d’éveiller les consciences, de former les équipes, de redéfinir les processus, de proposer des idées et des solutions ». En règle générale, une à deux idées sont mises en œuvre au sortir de ce processus.
L’innovation peut aussi venir de l’extérieur du St-Elisabeth Health System. Un programme spécifique de co-innovation permet de réunir des équipes internes et externes.
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